La Juventus Stadium a récemment fêté ses deux ans, pour
l’occasion la Squadra Azzura y a d’ailleurs mis les pieds pour la première fois
et s’est assurée le billet en direction du Brésil. Aussi, la Juventus s’est
offert un beau cadeau dans la lignée du projet du stade : le quartier
Continassa au nord de la ville turinoise.
Aujourd’hui l’Italie continue de connaître une crise
politique profonde. Les menaces de Berlusconi depuis ses condamnations semblent
faire vaciller le gouvernement d’Enrico Letta. Cette paralysie est le résultat
d’une culture Italienne convaincue que la politique ne peut être juste ou bien
saine dans la Péninsule. (Lire : L'homme qui tient l'Italie en otage, Tim Parks)
Le calcio et de manière générale le sport italien en sortent évidemment durement
affectés. Il suffit de voir les stades aujourd’hui en Italie. La plupart sont
vétustes et inadaptés aux normes avec un taux de remplissage faible (en moyenne
53,4% la saison passée). On atteint d’ailleurs le sommet de cette comédie avec
le nouveau stade de Cagliari qui menaçait de s’effondrer. Et la situation de
l’Italie face à la crise n’a rien fait pour arranger les choses. Tranchant dans
les dépenses, instaurant la rigueur, Mario Monti avait lui-même exprimé
l’impossibilité au Comité Olympique Italien de se présenter candidat pour
accueillir prochainement les Jeux. Dans ce contexte particulièrement étouffant,
la Juventus de Turin fait figure d’OVNI. Mais pas seulement. La vieille Dame
doit aussi devenir la source d’espoir et d’inspiration pour une nation en panne
de confiance.
Pour cela elle y a mis du cœur et de l’argent. Beaucoup
d’argent. En effet, 350 millions d’euros seront investis dans le projet
Continassa. Cependant, cet article n’inspire pas à revenir en précision sur les
dépenses Turinoise. Il se veut témoin des perspectives positives qui peuvent
être observées dans le monde du « foot business » loin des écarts que
l’on peut constater dans cet environnement (salaires ou montants des transferts).
Ainsi l’espoir d’en voir ressortir des projets utiles pour tous n’est pas vain.
Concrètement, cette zone est à l’abandon total depuis des
années. Redynamiser ce quartier est l’un des objectifs dévoilés par le club. D’ailleurs
c’est là où se trouve le Juventus Stadium. La zone se verra également occupée
par le siège du club, le nouveau centre d’entrainement de l’équipe première à
partir de la saison 2015/16, un hôtel, un cinéma, un centre commercial, un
centre de bien être, des résidences privées, parcs et parking. La Juventus
étend donc son domaine d’activité stratégique au-delà de l’événementiel pour augmenter les services et l’expérience
du tifosi. La construction de l’hôtel permettra au club d’accueillir ses
supporters dans une enceinte proche du stade mais aussi proche du centre de la
ville. Faut-il rappeler que la Juventus est le club le plus populaire en Italie
mais pas dans Turin ? Ce qui explique la logique de posséder son propre
hôtel à deux pas du stade. Les cyniques n’hésiteront pas à sortir les banals
arguments comme quoi tout cela n’est que pur business et que la Juventus fait
cela pour accroitre ses profits. La beauté du football, sport populaire, en
ressortirait encore salie. Répondons une fois de plus qu’aujourd’hui ce sport
populaire est une véritable industrie qui doit se pérenniser et donc accroitre
ses profits !
Et puis, par cette période de récession, de rigueur, de
surendettement, peut-on vraiment blâmer une société qui veut investir dans un
pays en plein doute ? Parce que ces investissements vont pouvoir créer de
l’emploi bien qu’à un faible nombre.
Surtout, ce projet est un symbole de détermination et
l’aboutissement d’une politique de reconstruction débutée par Jean Claude Blanc
suite au scandale Calciopoli. La Juventus a toujours su se montrer forte pour
construire le Juventus Stadium. Elle a fait face aux difficultés politiques et
à la lenteur de l’administration italienne pour aboutir à l’un des plus beaux
projets du football actuel. Cette détermination à combattre cette politique qui
freine l’Italie est sans doute le meilleur motif d’espoir dont la population,
les entrepreneurs et autres artisans doivent s’inspirer. Les clubs aussi
doivent voir en cette politique comme une source d’inspiration. Car le Juventus
Stadium est un véritable succès. En conséquence on observe que des clubs tels
que la Roma, rachetée par l’américain James Pallotta, commence à envisager le
lancement de leurs propres stades. La construction du stade de l’Inter Milan
était aussi une clause imposée par Moratti lors de la toute récente vente du
club à l’indonésien Thorir.
Cet article a d'abord été publié sur So Foot.
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