C’est sur le ton de la
confidence mais aussi, et surtout, du conseil que six entrepreneurs ont
participé à cette conférence. Tous n’ont pas connu la faillite. Pascale Fildier et François Mazon
ont même connu des carrières exemplaires. Pourtant la première, banquière, doit
faire face à la fermeture de la filiale dont elle est dirigeante. Elle décide
de fonder sa start-up, rendezvouscheznous.com, un site dans le domaine de l’e-tourisme.
Un secteur bien éloigné du milieu bancaire, témoignant d’un virage à 180
degrés.
La décision de François
Mazon est tout aussi spectaculaire. Alors qu’il est directeur général de
Cap Gemini France, il ne trouve plus la motivation pour continuer. À 50 ans il décide de retourner sur les bancs
de la faculté de droit d’Aix pour devenir avocat pénaliste. Persévérance et
motivation retrouvées lui permettront d’intégrer le cabinet Molla-Bass, et
d’aller à la barre sans avoir encore obtenu son diplôme. Savoir rebondir c’est
savoir réinventer sa vie, même à 50 ans.
Plus jeune, Hervé Trouillet appartient à ceux qui refusent d’accepter
l’impossible. Réalisateur de série d’animation, autodidacte, sans diplôme ni
expérience outre celle qu’il s’est forgée, Hervé a combattu les regards
pessimistes des investisseurs. Pourtant malgré l’expérience de ces derniers, il
n’a pas échoué.
Cette notion d’échec est un sujet tabou, elle rappelle la
peur. C’est cette peur qu’il faut combattre. « Il faut aller toucher sa
peur, se retrouver et ne penser qu’à soi, arrêter de suivre les chiffres »
déclare Aude Le Bas. Aujourd’hui,
son entreprise, Vitalibio, connaît des difficultés après plusieurs années de
croissance. Il faut savoir réagir et vite. Car ce monde est imprévisible, fait
de sinusoïdes, de réussites et d’échecs.
Ces échecs deviennent de plus en plus brutaux et pourraient
continuer à s’intensifier. Surtout, on ne nous a pas appris à les
combattre. Avec des appuis de taille,
Jacques Attali, Alain Juppé, Philippe
Rambaud a donc lancé 60 000 rebonds. Cette association empêche les
entrepreneurs de rester dans l’échec. Connaître une faillite est un traumatisme
d’une violence extrême. Vie personnelle, professionnelle et financière se
retrouvent bouleversées. Face à cette situation Philippe Rambaud explique qu’il ne faut pas se renfermer. Il faut
aller chercher l’accompagnement, souvent en faisant appel à un professionnel
pour se reconstruire psychologiquement. Ce sont les personnes compétentes qui
permettront de travailler sur son échec, et de retrouver sa force.
Nombre d’entrepreneurs retrouvent d’ailleurs une énergie
considérable quand ils sont bien accompagnés. Cela leur permet de lancer des
projets encore plus ambitieux. C’est le cas d’Arthur Boivin. Après avoir vu sa première entreprise faire
faillite, il retourne à la vie de salarié. Le temps de construire un capital,
faire mûrir sa nouvelle idée, et de se lancer de nouveau dans le bain de
l’entreprenariat. L’échec n’est plus vu comme une faiblesse mais alors comme
une opportunité de progresser et de rebondir.